La séance s'est déroulée dans un hémicycle désinfecté avec la présence de seulement 19 élus et les deux textes à l'ordre du jour ont été adoptés à l'unanimité.
La première délibération, est un plan d'urgence de soutien aux entreprises de la province Sud qui est doté d'une enveloppe de 500 millions. C'est un début mais c'est insuffisant reconnait la présidente de la Province Sud. "C'est une première enveloppe, c'est quand même une enveloppe significative", déclare Sonia Backès. "On a fait le choix d'abandonner ce qui était prévu dans le budget participatif pour le mettre sur cette crise, mais on n'y arrivera pas avec cette enveloppe. On a déjà eu 700 dossiers déposés en 36 heures. On n'aurait clairement pas la capacité d'aider tout le monde avec ces premiers 500 millions. On va devoir faire deux travaux. D'abord, identifier, à l'intérieur de notre budget, ce qui est non-urgent et que finalement, on va pouvoir remplacer pour permettre à la machine économique de ne pas complètement s'effondrer avec cette crise sanitaire, et d'autre part, travailler avec l'État parce que là, on voit bien, les limites des budgets de la Nouvelle-Calédonie, que ce soit la Nouvelle-Calédonie, la province, on ne pourra pas s'en sortir tout seul. La France nous a déjà affirmé sa volonté à ce qu'on participe à la solidarité nationale, donc c'est une bonne nouvelle."
Cette aide est destinée aux entreprises et notamment aux plus petites, aux patentés, aux associations qui sont en difficulté pour payer leurs salariés. "Le rôle de la province Sud, déclare Sonia Backès,c'est de venir en complément de la Nouvelle-Calédonie, et des aides qui vont être apportées par l'État, pour aider les plus petits. _Donc l'idée vraiment, c'est qu'on soit le plus réactifs possible."
_Pour solliciter cette aide, vous devez remplir le formulaire qui est disponible sur le site de la Province Sud www.province-sud.nc
A cette aide de la Province Sud s'ajoutera bien sûr l'aide de l'Etat. Il a déjà versé les dotations aux provinces par anticipation mais les collectivités calédoniennes lui ont également demandé une aide de 56 milliards. L'Etat très présent affirme Sonia Backès : "On a vraiment la chance d'appartenir aujourd'hui à la France, parce que sincèrement, si on n'était pas français aujourd'hui, on serait le cadet des soucis de la terre entière. Je pense par exemple aux masques. On n'aurait pas pu aller les chercher si on n'avait pas l'aide de la France. Je pense évidemment à l'argent qui nous est versé, mais en fait, on est dans une situation où on ne pourrait pas s'en sortir, on serait en faillite totale et donc, aujourd'hui, on n’a eu aucune difficulté de la part de l'État sur le fait qu'on faisait partie du dispositif national. Alors, on a été un peu décalés parce qu'on a la compétence en matière de santé, donc l'urgence sanitaire, elle n'a pas été déclarée au même moment, la question du confinement, elle a été décidée en partenariat entre le président du gouvernement et le haut-commissaire, puisqu'on est dans des compétences qui sont partagées. Donc, en tenant compte des particularités de la Nouvelle-Calédonie, des compétences particulières de la Nouvelle-Calédonie, l'État nous a dit, on est là, vous faites partie de la France, et on est là pour vous accompagner sans aucune ambiguïté, à aucun moment. Donc, on a bon espoir que ça continue, parce qu'on est bien évidemment une collectivité de la République française.
Le second texte, adopté par les élus de la Province Sud, concerne la réglementation relative à l'aide médicale pendant l'épidémie du Covid 19.
Au chapitre sanitaire, la province sud a, par ailleurs commandé des quantités importantes de Chlorodine, ce médicament dont l'utilisation est encore contestée en métropole.
Sonia Backès explique pourquoi elle a pris cette initiative. "Je ne suis pas médecin, donc je n'ai pas la légitimité de me positionner pour savoir si c'est bien ou si ce n'est pas bien. Je regarde comme vous ce qu'il se passe et ce qui est fait dans un certain nombre d'établissements hospitaliers. Au CHU de Marseille, mais aussi à Nice je crois, et puis à la Pitié Salpêtrière. Donc, on a de plus en plus d'établissements hospitaliers qui font le choix de l'utiliser. Je suppose que s'ils le font, ce n'est pas par hasard, et surtout, quand même, on est loin en Nouvelle-Calédonie, on a des temps d'acheminement, on a des temps de réaction qui sont plus longs, et quand la France va avoir décidé, à l'échelle globale, de dire, OK, feu pour la chloroquine, eh bien il n'y en aura plus sur le marché ! Et à ce moment-là, si on n'a pas anticipé, on sera en train de pleurer pour avoir nos quelques centaines de boîtes, et ça va être compliqué. Donc j'ai souhaité, effectivement, qu'on anticipe, qu'on ait un stock, de manière à être prêts au moment où la décision sera prise"
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