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Anne de Laroulière participera ce soir à la cérémonie organisée au Mont Coffyn à l'occasion du 83ème anniversaire du ralliement de la Nouvelle Calédonie à la France Libre.
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Le 83ème anniversaire du ralliement de la Nouvelle Calédonie à la France Libre sera célébré ce soir à 17h au pied de la Croix de Lorraine du Mont Coffyn. Une cérémonie à laquelle assistera la petite fille du Général De Gaulle, qui est arrivée dimanche à Nouméa. Anne de Laroulière est par ailleurs secrétaire générale de l'association des familles des Compagnons de la Libération, et elle a accepté de répondre à nos questions ce matin. Anne de la Roulière qui revient d'abord sur l'histoire de cette association.



"L’association des Compagnons de la Libération a été fondée il y a une douzaine d'années entre autres par François Broche dont le père Félix Broche est bien connu ici. Elle avait pour but de prolonger la mémoire des Compagnons de la Libération. Vous savez que l'ordre de la Libération a été forclos en 1946. Il y a 1038 compagnons, il y a 5 villes compagnon, il y a des unités de régiment, il y a des bâtiments de la Marine nationale mais il n'y a que 1038 compagnons. Il a été forclos en 1946 il a été réouvert en 56, si je ne dis pas de bêtises, pour Winston Churchill et le Roi George V qui ont été faits compagnons de la Libération. Cette association a été créée en anticipant la disparition du dernier compagnon qui a été Hubert Germain en 2021 et pour que ces « chevaliers des temps modernes » si je puis m’exprimer ainsi et que leur mémoire puisse perdurer et être transmise au fur et à mesure des générations. Je crois que la transmission est vraiment quelque chose d'essentiel aujourd'hui. Tout ça ne dit plus rien aux jeunes générations, même le nom du général de Gaulle beaucoup de gens ne savent même pas qu'il est. Il est très important pour ces personnes qui ont été quand même à l'origine de la libération de la France, même si évidemment ce ne sont que 1038 personnes alors qu'il y en a eu des centaines de milliers qui se sont battues pour la libération de la France mais c'est un flambeau qu'il faut faire passer au fur et à mesure des générations."



La transmission est donc un élément primordial aux yeux de la petite-fille du Général, et nous lui avons demandé si cette mémoire du gaullisme était toujours aussi vivace en France.



"En période électorale oui et c’est assez amusant. Dès qu’il y a des élections, tout le monde est Gaulliste, c’est assez amusant. Entre les lignes je dirais que c'est quand ça arrange voilà on le sort un peu du chapeau, quand ça peut arranger untel ou untel. Je crois que les fondamentaux restent là. Il ne faut pas oublier quand même que les institutions sont celles qu'il a créées. Que la Ve République, même si elle est controversée aujourd'hui c'est lui qui l'a créé. La sécurité sociale, le vote des femmes, la contraception… il y a énormément de choses en fait qui viennent de lui donc ça évidemment personne ne peut le renier ou l'oublier. Pour le reste, je pense que c'est un peu du de l'opportunisme."



Sur un plan plus personnel, Anne de la Roulière a bien sûr de très nombreux souvenirs de son grand-père, qui était un homme simple et plein d'humour.



"Moi c’est mon grand-père. Le général De Gaulle je l’ai connu à 15 ans donc quelques années après sa mort. Moi de 0 à 11 ans j'ai vécu avec mon grand-père, en vacances à Colombey et oui il était très drôle. Il était vraiment très drôle. Il avait beaucoup d'humour et pas seulement au deuxième degré parce que nous, enfant, on arrivait à le comprendre. C'était quelqu'un de foncièrement gai. En tout cas en famille il était très gai. Moi il m'a appris à jouer aux cartes. Il me chantait des chansons. C'était un vrai grand-père malgré sa stature. Il y avait des moments où on ne pouvait pas l'approcher, on le savait. Quand il était dans son bureau, personne ne franchissait la porte, mais nous prenions tous nos repas ensemble comme une famille normale. Donc ça paraît un peu étonnant peut-être aujourd'hui mais à l'époque je pense que nous vivions comme d'autres familles du même style sans chichi et sans complication."



Et quand on a un grand-père qui a marqué l'histoire de France, ses descendants ont-ils une responsabilité ?



"Oui et non. C'est à dire que oui parce que nous avons tous été élevés dans le respect des institutions, des personnes. Ce qui est un peu déroutant aujourd'hui, c'est qu’on voit que la figure du président aujourd'hui n'est plus tellement respectée par qui que ce soit. Quand on voit ce qui se passe dans la rue que ce soit les attaques contre Monsieur Macron, contre Monsieur Hollande, Monsieur Chirac, tous les présidents quels qu'ils soient. Je crois qu'il faut faire abstraction de la personne humaine et de sa couleur politique quelle qu'elle soit. C'est le président de la République et le président de la République a été élu quoi qu'on en dise par les Français et donc c'est quelqu'un qui doit être respecté, même si on n'est pas d'accord avec lui. Je pense qu'aujourd'hui on a un peu perdu ce respect des institutions et je trouve ça un petit peu inquiétant. Après dans nos vies personnelles, je pense que ça nous oblige effectivement à un devoir de réserve et à éviter effectivement d'avoir une vie peut-être un petit peu débridée ou de faire la une des journaux ça ce n’est jamais très agréable."


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Anne de Laroulière, la petite fille du Général De Gaulle présente en Calédonie