La nouvelle équipe de direction de cette branche alliages a été confiée, vous le savez, il y a neuf mois à l'ancien patron de la SLN, Jérôme Fabre, par ailleurs désormais directeur général adjoint du groupe, qui avait aussitôt diligenté une enquête interne sur le processus qualité. Très peu d'informations ont filtré depuis hier sur la nature exacte du problème mais on sait que les analyses n'ont mis en évidence aucune atteinte à la sécurité des produits livrés. En clair, la conception des aciers hautes performances pour l'aéronautique, l'énergie, le nucléaire, le médical ou l'automobile n'est pas affectée.
Pour autant l'action du groupe, qui a décroché de 24% à la clôture après avoir cédé jusqu'à 28,7% en séance, a réalisé un plongeon historique. Les conséquences financières immédiates sont importantes puisqu'Eramet a perdu en une seule journée 420 millions d'euros de capitalisation boursière. L'impact financier à moyen terme est lui plus difficile à chiffrer. Les analystes estiment pour l'instant que le résultat net de l'entreprise, qui était de 217 millions d'euros en 2017, pourrait être amputé d'au moins 25 millions d'euros cette année. Chiffre auquel il faudra ajouter le coût des nouvelles normes qualité à mettre en place.
"Le plan d'actions corrective a été défini et son déploiement est engagé", précise la direction du groupe, qui en 2017 avait dégagé des profits pour la première fois depuis 2012. Essentiellement grâce à la bonne santé du marché du manganèse. Il faudra donc attendre la publication des résultats annuels 2018, en février prochain, pour en savoir plus.