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Originaire des Antilles, Colonel Reyel a grandi dans la banlieue parisienne. Il pratique la musique depuis sa plus tendre enfance et exerce dans le milieu, depuis une vingtaine d’années. Dans cette interview, le Colonel Reyel revient, principaleme...
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Pourquoi avoir choisi d’intégrer la Nouvelle Calédonie dans votre tournée 2024-2025 ?


Le plus important dans ce métier, c’est d’aller à la rencontre de son public. J’ai déjà eu la chance de venir en Nouvelle Calédonie, il y a 15 ans. Et c’est toujours un bonheur de revenir sur cette île magnifique.


Pourquoi ce retour sur les devants de la scène francophone ? Préparez-vous un nouvel album ?


Ecoutez la musique, j’en ai toujours fait depuis que je suis petit. C’est ma passion. C’est ce que j’aime faire. C’est ce qui m’anime. Et j’ai la chance d’avoir un public qui se renouvelle souvent. Grâce, notamment, aux réseaux sociaux comme, par exemple, Tiktok. Pendant la pandémie du Covid, j’ai aussi remarqué que le public s’était remis à écouter mes morceaux. Peut-être du fait de la nostalgie. On constate, en tout cas, qu’il y a un courant nostalgique qui s’installe en Métropole, en ce moment. Plusieurs artistes des années 2000 sont sollicités. La jeunesse a grandi et souhaite réécouter les titres de son enfance. J’ai une chance énorme de pouvoir tourner tous les weekends en Métropole et dans les pays limitrophes, comme la Suisse ou la Belgique. Les artistes des années 2000 profitent à fond de cette opportunité pour remonter sur scène et retrouver leur public.


Pourriez-vous nous parler de votre parcours depuis vos débuts ? Des difficultés rencontrées ?


La principale difficulté dans le milieu artistique, c’est de ne pas savoir de quoi sera fait demain. C’est un milieu très imprévisible. Lorsque l’on bosse dans le milieu du divertissement, il faut convaincre ses proches et son entourage que c’est un vrai travail. J’ai monté mon label il y a 3 ans et j’explique toujours à mes jeunes artistes qu’il faut se donner à fond. Il y a des efforts à fournir, il faut être ponctuel et tout donner pour convaincre les gens de la crédibilité de notre travail. Il faut montrer notre sérieux.


Qu’est-ce qui a fait la particularité de vos titres qui ont buzzé ? En 2010, c’est le titre « Celui » qui vous a fait connaître. En 2011, votre titre « Toutes les nuits », est devenu un tube de l’été. Et ensuite, « Aurélie », un buzz inattendu.


Le succès est arrivé comme un incident joyeux ! La musique, j’en fais depuis que je suis tout jeune. J’ai écrit mes premières chansons au collège. Mes premiers concerts, je les ai faits au lycée avec un collectif que j’avais créé à l’époque. La musique a donc toujours fait partie intégrante de ma vie. Et quand j’ai eu l’opportunité de sortir le titre « Celui », honnêtement, il n’était pas prédestiné à un tel succès. Il faut savoir que la démarche de le sortir sur YouTube n’est pas venue de nous. C’est une fan qui a écouté le morceau sur une compilation et qui a décidé de le mettre, elle-même, sur YouTube. Et fort de son succès sur la plateforme, on a pu démarcher les maisons de disques et les radios. Mais il faut savoir que le titre a été enregistré dans une chambre, chez mon pote, chez sa mère plus précisément. C’était donc bien un succès inattendu. Je pense que c’est aussi encourageant pour les artistes de se dire qu’Aujourd’hui, avec internet et avec les réseaux sociaux, si on a une chanson qui rencontre le bon public au bon moment, on peut effectivement se faire connaître et pourquoi pas vivre de sa musique.


Votre titre « Aurélie » a eu un succès unique, pourquoi ?


L’histoire d’Aurélie est simple. J’ai, dernièrement, discuté avec mon oncle et il m’a expliqué qu’en Guadeloupe, dans les années 60, la situation était la même dans les lycées que celle décrite dans la chanson. C’est-à-dire qu’il y avait des jeunes filles de 15, 16, 17ans qui tombaient enceinte donc pour moi c’est quelque chose qui a toujours existé, et qui continuera d’exister. A l’époque, j’étais l’un des premiers à parler d’avortement dans une chanson. Et c’est ce que j’aime faire : traiter de sujets qui n’ont pas été traités. C’est ce que je dis à mes artistes, il faut traiter de sujets qui n’ont pas été abordés car des chansons, il y en a plein et il faut essayer de se démarquer. C’était l’occasion pour moi de montrer que j’étais capable d’écrire autre chose que des chansons d’amour, comme « Celui » ou « Toutes les nuits ». Et je pense ne pas m’être trompé car, « Aurélie » reste encore mon titre le plus demandé lorsque je suis sur scène.


Est-ce qu’Aurélie est juste un prénom que vous avez choisi, ce n’est pas une personne en particulier ?


J’étais au lycée à l’époque, et il y avait deux ou trois « Aurélie » dans mon lycée. C’était un prénom commun dans tous les lycées de France. Mais j’avais quand même hésité entre trois prénoms. C’est un scoop là que je vous donne. J’avais hésité entre Jessica, Aurélie et Stéphanie. Pourquoi ? Simplement parce que j’en avais beaucoup autour de moi. Je me suis dit qu’utiliser un prénom commun aurait beaucoup plus d’impact. Mais j’ai aussi une amie qui est tombée enceinte assez jeune, une chanteuse. Son histoire m'avait marqué et inspiré. Et puis, il faut savoir qu’avant de pouvoir vivre de la musique, je travaillais à l’Agence Régionale de Santé. L’une de mes missions était d’aller dans les foyers de jeunes mères pour faire des recensements. J’ai donc rencontré pas mal de jeunes filles qui m’ont inspiré à écrire la chanson « Aurélie ». Sinon, j'ai un dernier scoop, je prépare la suite du titre "Aurélie". Beaucoup de fans l'ont demandé et je suis là pour satisfaire le public. J'ai fini d'écrire la chanson. Je vais bientôt tourner le clip donc restez connectés, ça arrive.


Pensez-vous que l’Auto-Tune revient de plus en plus à la mode ?


A l’époque, j’avais eu un petit souci avec l’Auto-Tune. Il est vrai que j’étais l’un des premiers artistes en France à avoir du succès avec cet outil. Au début, il y avait eu beaucoup de critiques de la part du public. Mais il faut savoir que je ne m’en suis jamais servi sur scène. Aujourd’hui, la question ne se pose plus vu que toute la nouvelle génération s’en sert aujourd'hui. A titre personnel, ça ne me pose pas de problème de l'utiliser si ça apporte un plus à ma musique et que ça dénature pas le morceau. C'est un un outil qui peut être très intéressant. Surtout au niveau de la musicalité. Il y a des courants musicaux comme le Raï qui l’utilisent beaucoup. Le rendu est sympa à entendre. Mais il reste important de pouvoir gérer sans l’Auto-Tune sur scène.


Sarra Mejeri

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Colonel Reyel prépare la suite de son tube "Aurélie", qui sort très prochainement