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Depuis bientôt 3 semaines le site SLN de Thio est paralysé par un conflit qui commence à avoir des conséquences lourdes sur le plan de sauvetage de l'entreprise. Un conflit dont les origines sont particulièrement confuses.
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Dans l'histoire mouvementée du plan de sauvetage de la SLN voulu par la direction du groupe Eramet et négocié point par point par les syndicats traditionnels de l'opérateur historique, les choses étaient claires et délimitées. Conscients de la nécessité absolue de sauver l'outil de travail, employés de la SLN, direction, gouvernement, sont parvenus à des accords successifs qui, ajoutés à une conjoncture de marché plutôt favorable, permettaient un certain optimisme. Mais il y a trois semaines, le blocage du site de Thio a plongé tous les partenaires dans la confusion et la perplexité.


Pour tenter d'y voir clair, il faut remonter à l'origine de ce mouvement, qui a également provoqué des remous sur les sites miniers de Kouaoua et Nakéty. Au départ, il y a deux sous-traitants de la SLN, qui se font d'abord appeler "fédération des entrepreneurs indépendantistes de la côte-Est". Ce sont en réalité des dissidents du Contrakmines qui veulent se voir attribuer des contrats mais sans aucun des justificatifs rendus obligatoires par la loi pour obtenir la "défisc". Parallèlement, 24 des 180 employés du site SLN de Thio qui voulaient exprimer leur désaccord sur le travail le dimanche prévu par le plan de sauvetage ont rejoint cette "fédération", aussitôt rebaptisée "fédération du pays". Mais pour faire valoir leurs revendications, les protestataires n'ont emprunté aucun chemin coutumier, et certains d'entre eux auraient d'ailleurs clairement des attitudes menaçantes. 


La SLN a d'ailleurs assigné les bloqueurs en référé et par deux fois depuis trois semaines ce sont des employés du site qui ont dégagé les accès à la mine. Le concours de la force publique avait été demandé mais n'a pas été jugé opportun, et donc pas accordé.  En attendant, les conséquences économiques sont réelles. La SLN affiche une perte d'exploitation de près 30 000 tonnes d'un minerai dont elle a grand besoin.


Si l'enlisement se poursuit des mesures de chômage partiel pourraient être envisagées à court terme par la direction. Les sous-traitants également sont bien sûr menacés, d'autant qu'un autre site est paralysé par les bloqueurs depuis 3h30 ce matin : celui de la mine Montagnat à Tontouta. Là encore la direction de l'entreprise a sollicité aujourd'hui les forces de l'ordre pour débloquer l'entrée de la mine. Et attend une réponse.

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Conflit Thio. Déjà 30.000T de perte