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La situation est grave mais pas désespérée. C'est ce qui ressort du débat d'orientation budgétaire qui se tenait ce matin au congrès de Nouvelle Calédonie.
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La situation est grave mais pas désespérée. C'est ce qui ressort du débat d'orientation budgétaire qui se tenait ce matin au congrès de Nouvelle Calédonie. Les élus ont longuement échangé autour du rapport du gouvernement sur ce débat 2020-2022. Car la situation financière de la Nouvelle Calédonie est très dégradée, même si des pistes de redressements ont été identifiées.


L’atterrissage 2019 est compliqué et trois chiffres en témoignent : d’abord le taux d’épargne s’est effondré. Il est estimé aujourd’hui à 2% des recettes de fonctionnement, alors que le seuil préconisé par l’AFD est de 15%. Le niveau d’endettement de la collectivité, qui devrait être de 90% maximum, est aujourd’hui de 91,2%. Enfin, le fonds de roulement, c’est-à-dire la réserve d’argent qui permet de payer les dépenses et qui doit être de 30 jours minimum, est aujourd’hui d’une seule journée. 


Les inquiétudes exprimées ce matin par les conseillers sont donc nombreuses même si l’environnement pourrait devenir plus favorable dans les années qui viennent. C’est tout l’objet des réformes proposées par le gouvernement de Thierry Santa qui s’appuie notamment sur la loi de soutien à l’économie et loi de programmation fiscale. L'objectif est de retrouver un équilibre nous a dit Yohan Lecourieux, membre du gouvernement en charge du budget.


2020 sera donc une année charnière car il est urgent d’assainir la situation financière. Il faudra pour cela faire des économies bien sûr, et cela passe par une baisse des dépenses de fonctionnement de 4 milliards environ, chiffre révélé dès ce matin par Yohann Lecourieux. Il faudra également trouver des recettes supplémentaires en s’attaquant notamment aux niches fiscales. Interrogé sur la question d’un grand emprunt à l’Etat le membre en charge de l’économie a indiqué que Paris n’y est pas favorable pour l’instant. Pour autant Christopher Gygès va se rendre à Bercy la semaine prochaine pour négocier un emprunt destiné à soulager les comptes sociaux. 


Vous l’aurez compris le gouvernement les provinces les communes vont devoir gérer au plus juste pour traverser cette période difficile. Constat partagé par tous les groupes politiques du congrès. Virginie Ruffenach est chef du groupe Avenir En Confiance.


Les pistes de redressement financier passent nécessairement par des décisions qui ne seront pas populaires mais il faut avancer selon Pierre Chanel Tutugoro, chef du groupe UC FLNKS et nationalistes.


La démarche gouvernementale sera donc soutenue par les élus. Confirmation d'Ithupane Tiéoué pour le groupe UNI Palika.


Seule note discordante ce matin les réserves émises par le groupe Calédonie Ensemble qui considère par la voix de Philippe Michel que les intentions du gouvernement ne sont pas à la hauteur du changement annoncé.


Quoi qu'il en soit une large majorité s'est dégagée ce matin au congrès autour d'un objectif : retrouver peu à peu le chemin de la croissance. Les mesures concrètes pour y parvenir seront détaillées lors de la présentation du budget primitif 2020, dans une quinzaine de jours.

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Congrès. DOB adopté à l'unanimité