De tous les émeutiers qui défilent à la barre du tribunal correctionnel 7 jours sur 7 depuis plusieurs semaines, Alexandre Gaia est sans doute l'un de ceux qui collectionnent le plus d'actes de violence. Son arrestation, outre l'intervention déterminée du GIGN, a d'ailleurs nécessité pour la première fois en Calédonie l'utilisation d'un IMSI Catcher, une valise électronique de surveillance qui permet d'intercepter et de localiser les communications mobiles.
La justice lui reproche notamment d'avoir été l'instigateur et le coordinateur de nombreux barrages à PaÏta, mais aussi : des incendies de véhicules, la fabrication de herses artisanales destinées à empêcher la progression des forces de l'ordre, des jets de cocktail molotov en grand nombre sur les gendarmes, et le vol d'une centaine de bombes d'artifice, dont la vitesse de propulsion est de 300 km/h et qui sont donc considérées comme des armes potentiellement mortelles.
Pire encore, le prévenu renseignait les émeutiers à l'aide de talkies-walkies depuis un poste d'observation sur les mouvements de forces de l'ordre, tout en tirant sur les gendarmes avec une carabine à lunette TIKKA de calibre 7RM. Deux de ses complices comparaissaient également ce matin, notamment pour avoir stocké une quantité impressionnante d'armes à feu et de cocktails molotov.
A l'audience ce matin, l'avocat des trois prévenus a demandé du temps pour préparer la défense de ce dossier très épais, et obtenu le renvoi au 09 août prochain. En attendant, les deux complices ont été placés sous contrôles judiciaire, mais le principal suspect a été incarcéré au Camp-Est. La peine encourue pour l'ensemble de ces faits est la réclusion criminelle à perpétuité.
