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L'Etat répond à Raphaël Mapou et à John Tindao. Une fin de non-recevoir signée du directeur de cabinet du ministre des Outre-mer. Il précise qu'à ce jour, l'offre portée par "Prony Ressources" est la seule offre viable dont l'Etat ait eu connaissance
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"A ce jour, l'offre portée par le consortium "Prony Ressources" est la seule offre viable dont l'Etat ait eu connaissance. Cette offre est, en outre, largement soutenue par les salariés de l'usine." C'est la réponse de l'Etat à Raphaël Mapou, secrétaire général de Rheebu Nuu et à John Tindao, le président du conseil coutumier Djubéa Kapoumé. Le 5 novembre, ils avaient saisi le Président de la République de la cession de l'usine du Sud et c'est le directeur de cabinet du ministre des Outre-mer qui leur répond. Une réponse circonstanciée qui résonne comme une fin de non-recevoir avec huit observations formulées par Philippe Gustin, le directeur de cabinet de Sébastien Lecornu.


La première observation c'est que, "de manière générale et, plus encore, dans le contexte politique calédonien actuel, force doit rester à la loi. Les atteintes aux biens et aux personnes constatées ces derniers jours ne conduiront à aucune solution positive pour la Nouvelle-Calédonie", écrit le directeur de cabinet du ministre. Il poursuit en invitant Raphaël Mapou et John Tindao, "à déposer les statuts de l'ICAN, cette organisation ne disposant à ce jour, d'aucune existence légale. Avec une mise en garde : cela n'exonère pas les organisateurs, des manifestations des derniers jours, de leur responsabilité personnelle". Il regrette également, au passage, que ses interlocuteurs n'aient pas participé à la réunion de travail que leur a proposé le ministre des Outre-mer dès le 28 octobre, lors de son déplacement en Nouvelle Calédonie.


Le directeur de cabinet du ministre entre ensuite dans le vif du sujet pour rappeler que "l'Etat n'est ni actionnaire, ni acheteur de Vale NC.


Dans l'hypothèse, écrit-il, où le consortium Sofinor-KoreaZinc, dont vous soutenez l'offre, souhaiterait contester le processus de cession engagé par le groupe Vale, il peut le faire devant les juridictions compétentes. Mais il indique qu'à sa connaissance, aucun recours n'a été engagé en ce sens".


Il rappelle aussi que, "dans ce processus, l'Etat n'intervient qu'au titre des engagements pris pour accorder un prêt à Vale NC et pour garantir son emprunt pour réaliser le projet Lucy et il précise que ce soutien de l'Etat reflète deux préoccupations : la préservation de l'emploi et la protection des personnes et de l'environnement".


Le directeur de cabinet du ministre des Outre-mer précise enfin que "l'Etat n'a été destinataire du projet de reprise Sofinor/Korea Zinc que le 29 octobre, c’est-à-dire plusieurs mois après sa rédaction, après que ce projet ait été refusé par le groupe Vale et à la veille de la date limite fixée par Vale pour l'examen des offres de reprise. Cette transmission tardive ne pouvait laisser aucune place à un examen approfondi ou aux échanges qui auraient pu en découler".


Circonstance aggravante signalée par directeur de cabinet, "ce document n'a pas été transmis à l'Etat par les offreurs mais par un élu du Congrès. Ceci soulève, une fois encore, écrit-il, la question du positionnement du consortium Sofinor/Korea Zinc".


Il ajoute également que "l'Etat ne dispose pas, à ce jour, des données financières, même minimales, qui permettraient d'évaluer la solidité du projet de reprise porté par le consortium Sofinor-Korea Zinc. Nous restons évidemment à la disposition des offreurs lesquels, comme évoqué ci-dessus, ne se sont pas manifestés auprès de l'Etat ce jour".


Philippe Gustin conclut ce courrier en indiquant que "depuis plusieurs années, l'Etat soutient l'usine du sud, comme il a soutenu tous les autres sites industriels calédoniens, et que depuis de longs mois, il est mobilisé pour éviter la fermeture de l'usine du Sud, dont les conséquences seraient particulièrement graves pour l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie".


"A ce jour l'offre portée par le consortium "Prony Ressource" est la seule offre viable dont l'Etat ait eu connaissance. Cette offre est, en outre, largement soutenue par les salariés de l'usine". 


Une lettre adressée à Raphaël Mapou et à John Tindao, par le directeur de cabinet du ministre des outremers, avec copie au haut-commissaire, au président du gouvernement, à la présidente de la Province Sud, au Sénat coutumier mais aussi au FLNKS et aux différents partis indépendantistes, ou encore à l'USTKE.

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L'Etat répond à Mapou et Tindao