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Après plusieurs semaines de silence imposées par la période électorale, la Chambre Territoriale des Comptes vient de rendre public deux rapports très détaillés.
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La Chambre Territoriale des Comptes sort de sa réserve. 


Après plusieurs semaines de silence imposées par la période électorale, elle vient de rendre public deux rapports très détaillés sur le fonctionnement du port autonome de Nouvelle Calédonie, et sur le conservatoire de musique et de danse…


En période électorale la chambre des comptes continue de travailler et de contrôler bien sûr. La seule différence est qu'elle n'a pas le droit de rendre public ses rapports. C'est chose faite donc depuis ce midi, avec d'abord un rapport sur le port autonome de Nouvelle Calédonie qui a conduit la CTC à formuler pas moins de 14 recommandations. En l'occurrence, les problèmes principaux sont de deux ordres selon le président de la Chambre des comptes, Jean-Yves Marquet. Et d'abord de nature stratégique.


"Il n'y a pas de convention d'objectifs et de moyens entre le port et la Nouvelle Calédonie alors même que le port se trouve face à une situation complexe puisqu'il faut s'adapter aux nouveaux modes de navigation [...] donc il va falloir moderniser les infrastructures. [...] par ailleurs, il va y avoir près de 19 milliard de francs de travaux à financer dans les années à venir. Donc il y a bien une différence qu'il va falloir combler, d'une façon ou d'une autre, d'où la nécessité d'avoir un contrat d'objectifs et de moyens avec la Nouvelle Calédonie et de définir des orientations stratégiques."


Une abondance de trésorerie qui a également permis au gouvernement de Nouvelle Calédonie d'effectuer des prélèvements à hauteur d'1 milliard de francs en 2017 et 2018. D'où la nécessité selon les magistrats de définir clairement les opérations entre le port et le gouvernement. Autre élément relevé par la chambre, la différence entre les tarifs appliqués par le port autonome et les prix du marché. 


"Le patrimoine foncier et immobilier du port Autonome de la Nouvelle Calédonie est important. Il est loué a des tarifs qui sont donc inférieurs à ceux du marché voir même mis à disposition gratuitement à certains organismes. [...] C'est souvent le fruit de l'histoire, des bâtiments qui sont loués depuis longtemps à des gens qu'on connait. Je ne dis pas par là qu'il y a de la corruption, des détournements de fonds. C'est juste que c'est le fruit du passé qui n'est pas remis en cause. C'est humain et ça arrive assez fréquemment." précise Jean-Yves Marquet.


Dernière recommandation importante selon la CTC : la mise en place d'une comptabilité analytique, afin de séparer ses activités de service public de ses activités industrielles et commerciales.


Dans son deuxième rapport publié aujourd'hui, la chambre s'intéresse cette fois au conservatoire de musique et de danse, institution présente sur l'ensemble du territoire, mais qui selon la CTC n'a pas véritablement de mission définie par les provinces et la Nouvelle Calédonie. C'est donc le conservatoire qui décide par lui-même de ce qu'il fait. Sachant par ailleurs que les instances collégiales de décision au sein même du conservatoire ne fonctionnent pas de manière satisfaisante selon la chambre, les conséquences sont nombreuses nous a dit Jean-Yves Marquet.


Le président de la chambre territoriale des comptes qui remarque également que c'est le gouvernement qui boucle le budget du conservatoire sous forme de subvention, et invite le conservatoire à définir clairement ses liens avec sa tutelle et ses financeurs.

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La CTC publie 2 rapports piquants