L'opérateur historique a publié son rapport d'activité 2018 aujourd'hui, et malgré l'autorisation d'export accordée récemment par le gouvernement, les chiffres restent inquiétants. D'autant plus inquiétants que 2018 restera une année de contre-performances à tous les niveaux, ce qui conduit le président de la SLN à appeler ses salariés à accélérer les efforts en 2019. Et il y a urgence selon Dominique Katrawa car de nombreux facteurs sont venus aggraver la situation cette année. Le cours du nickel d'abord qui s'est établi en moyenne à 5 dollars 95 la livre pour un coût de production de 5 dollars 80. Autant dire que l'opérateur n'est pas bien loin de vendre à perte. Le plan de sauvetage lancé début 2019 a d'ailleurs pour objectif principal de faire baisser le coût de production de 1 dollar 30 la livre d'ici à 2021. Mais pour cela la SLN doit accélérer la mise en place de son nouveau modèle économique. Il prévoit vous le savez le passage au régime horaire de 147 h qui a fait l'objet de nombreuses et longues résistances syndicales.
Autre pilier du nouveau modèle SLN, l'exploitation du minerai basse teneur qui jusqu'alors partait en verse. De ce point du vue-là, l'autorisation d'export de 4 millions de tonnes accordée récemment par le gouvernement sortant est une bouffée d'oxygène. Reste à savoir si le prochain gouvernement sera sur la même ligne. Et puis il y a également le prix de l'électricité, et ce débat est loin d'être résolu. La SLN réclame une facture allégée, mais elle pourrait avoir pour effet mécanique d'alourdir celle des calédoniens. La décision est donc hautement sensible. Et cela fait partie des inquiétudes pour l'avenir selon Glen Delathière secrétaire adjoint du SGT-INC à Doniambo.
Mais d'autres facteurs sont venus impacter lourdement les comptes de la SLN en 2018. Le blocage de Kouaoua pendant trois mois et les 22 incendies criminels de la serpentine ont coûté la bagatelle de 1 milliard 500 millions à l'entreprise. Et surtout perturbé l'approvisionnement de Doniambo.
En résumé, la SLN a détruit de la trésorerie en 2018 pour la 7ème année consécutive, consommant les 2/3 du prêt de 62 milliards accoré par l'Etat et Eramet en 2016. Avec 54 250 tonnes de nickel elle a produit moins que l'an dernier pour beaucoup plus cher, et son endettement net est de 40 milliards de Francs. Il a été multiplié par 5 en 4 ans.