La Province Sud dispose désormais d’un état des lieux précis des dégâts causés par les émeutiers sur les collèges de la Province. La facture se monte au total à 1 milliards 600 millions. Et l’estimation de remise en état du collège de Rivière Salée, particulièrement touché, représente à elle seule 40% de cette somme. C’est tout simplement impossible explique Gil Brial, le 2ème vice-président de la Province sud.
"C'est la triste réalité de l'insurrection, plus de 60 % du collège a été brûlé. L'investissement pour remettre le collège de Rivière Salée en état est quasiment de 750 millions de francs. On n'a pas la capacité de le faire en accueillant les élèves, ce sont des travaux beaucoup trop lourds. Comme sur l'ensemble de l'agglomération nos collèges ne sont pas pleins et même en sous-effectifs, on a la possibilité de redéployer les élèves de Rivière Salée à partir de 2025 dans les collèges de Porte de fer, de Kaméré et de Normandie. C'est un travail qu'on fait avec le Vice-Rectorat."
C’est d’autant plus dommage explique encore Gil Brial, que la Province Sud avait prévu de faire des travaux dans les 3 ans qui viennent au collège de Rivière Salée. Mais les émeutes ont changé la donne.
" C'est 1 milliards 200 millions par an qu'on dépense pour rénover nos collèges. Ce qui était prévu dans les trois ans qui viennent c'était une réfection des bâtiments. Malheureusement, celui qui a été détruit par le feu est celui qu'on voulait conserver. Celui qui n'a pas été détruit, le plus petit, est celui qu'on voulait raser, donc ça ne correspond pas du tout à nos objectifs. C'est un déchirement mais on préfère fermer le collège. Aujourd'hui techniquement on ne pourra pas maintenir en toute sécurité des conditions normales d'enseignement avec autant de travaux à côté."
Le collège de Rivière Salée fermera donc ses portes à la rentrée 2025. Cela fait quelques années que la Province Sud, comme les autres collectivités, réfléchit à réorganiser sa carte scolaire, c’est-à-dire la répartition des élèves dans les différents établissements dont elle à la responsabilité. Les émeutes n’ont fait qu’aggraver les choses, mais cette réflexion était devenue inévitable.
"Dans le primaire, de 2020 à 2024, on a perdu en Province Sud 1450 élèves. Des élèves censés partir en collège ensuite, c'est l'équivalent de 3 ou 4 collèges aujourd'hui. Bien sûr il va falloir revoir progressivement nos investissements parce qu'on va arriver avec des établissements scolaires complètement en surcapacité par rapport aux enfants accueillis. C'est la triste réalité de l'après 13 mai, sans compter tous les départs de la Nouvelle-Calédonie. Il va y avoir un gros travail à faire sur la carte scolaire."
Cette année, le collège de Rivière Salée, prévu pour une capacité totale de 900 élèves n’en accueillait que 385 depuis la rentrée dernière.