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Le nickel calédonien sera de plus en plus vert. Cinq partenaires institutionnels et industriels ont signé ce matin un accord cadre qui prévoit la décarbonation totale de la production de minerai à l'horizon 2050.
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L'industrie du nickel calédonien veut atteindre la neutralité carbone en 2050. C'est l'objectif ambitieux que se sont fixés les partenaires d'un accord cadre qui a été signé ce matin à Nouméa par le gouvernement, la province sud, la SLN, Prony Ressources et Enercal.
L'équation de cet accord est simple : aujourd'hui les énergies fossiles représentent 80% de la production de minerai. Le premier objectif, dès 2030, est d'inverser totalement le pourcentage en parvenant à 70% d'énergies renouvelables. C'est principalement l'évolution des technologies, notamment en matière de stockage d'énergie qui permet aujourd'hui de fixer la ligne de cette trajectoire vertueuse voulue à la fois par les industriels, leurs clients et les institutions. De l'aveu même de Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge notamment de la transition énergétique, un tel accord aurait été impossible il y a seulement 10 ans.


Un accord d'autant plus important que derrière les enjeux environnementaux dont la plupart des pays ont fait une priorité, il y a également des enjeux commerciaux qui peuvent permettre au nickel calédonien de tenir son rang sur le marché mondial explique Sonia Backès, la présidente de la province sud.


Des contraintes fortes donc, qui pour les industriels doivent permettre de disposer de l'énergie nécessaire à leur production à un coût raisonnable. Pour la SLN c'est l'un des deux enjeux essentiels précise son directeur Guillaume Verschaeve.


Autre aspect inédit et non des moindres de cet accord : il mobilise, en attendant KNS, l'ensemble des partenaires autour d'une vision et d'objectifs communs. C'est ce que relève la présidente de Prony Ressources Béatrice Pierre.


Dans le détail l'accord cadre signé ce matin prévoit notamment que la Nouvelle Calédonie autorisera des projets assurant la mise en production d’énergies renouvelables d’origine photovoltaïque à hauteur minimum de 100MWc par an, soit cinq fois plus que la moyenne annuelle calculée depuis 2016. Une puissance installée supplémentaire de 1 000 MWc est ainsi visée sur 10 ans à compter de cette année.


Parallèlement, des moyens de stockage seront mis en production, et pilotés par Enercal. Une station de transfert d’énergie par pompage sera mise en production, un site d’implantation potentiel a été identifié dans la région de La Tontouta. En complément, des batteries à grande capacité seront installées afin d’optimiser la capacité de transport des lignes à haute tension actuelles. Ainsi, entre 2023 et 2025, 430 MWc d’installations photovoltaïques et éoliennes répartis sur plus de 25 sites sont prévus.
Enfin, pour permettre l’optimisation de l’ensemble du système, l’énergie du barrage de Yaté sera intégrée au réseau, participant ainsi à la gestion de l’intermittence des énergies renouvelables, et in fine à une utilisation maximale des moyens de production décarbonés.

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Le nickel calédonien de plus en plus vert