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C'est une affaire un peu hors norme qui devait être jugée ce matin par le tribunal correctionnel de Nouméa. Trois hommes comparaissaient pour l'attaque du relais de Poingame le 2 mai dernier.
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Mais comme le permet la loi, ils ont demandé un délai pour préparer leur défense et ne seront donc jugés que le 16 juin prochain…


Toute la question était donc de savoir si le tribunal allait prononcer leur maintien en détention au camp Est ou s'ils allaient bénéficier de la liberté provisoire en attendant leur procès. Avant de prendre sa décision la cour est donc revenu sur le parcours et la personnalité des trois auteurs présumés, qui ont majoritairement reconnu les faits. Ils ont d'ailleurs été arrêtés dans des conditions particulières samedi dernier puisque pour deux d'entre eux, Laurent Baou et Jacob Paulo, ils ont été livrés aux gendarmes par leur propre famille, les habitants et les coutumiers, excédés par les agissements de la petite bande dans la région. Pour le troisième, Wilson Baou, qui apparaît comme le leader, les gendarmes ont été contraints d'aller le déloger sur l'îlot où il avait trouvé refuge et qui lui servait de repaire.


Le 2 mai au soir, ils avaient attaqué le relais de Poingame par la mer, agressé des employés et des clients avant de dérober une soixantaine de bouteilles d'alcool et de causer de nombreux dégâts. Le matin même, Wilson Baou avait vendu au relais pour 12 000 F le produit de sa pêche, ce qui lui avait permis d'acheter de l'alcool rapidement consommé avec ses deux complices. Le soir ils décident donc de s'attaquer au Relais, pénètrent dans le restaurant où ils dérobent aussi des vivres, brisent une baie vitrée, la caisse enregistreuse et des cloisons. Ils volent aussi des couteaux, de la vaisselle, ainsi que le matériel de plongée de deux clients du relais agressés en pleine nuit aux cris de "je vais vous buter bâtards d'enculés de blancs."


L'étude de leur parcours par le tribunal a relevé tout de suite que les trois hommes ne sont pas des inconnus de la justice. Déjà condamnés à plusieurs reprises pour des faits similaires, ils ne s'étaient jamais présentés à leur procès, ce qui a conduit le tribunal ce matin à prononcer logiquement leur maintien en détention. Une première étape rassurante pour Jean Broudissou, le gérant du relais de Poingame, et ses 30 employés.


Les trois hommes étaient donc très connus dans la région et notamment des hôteliers et même de nombreux particuliers victimes de leurs agissements. L'un des trois agresseurs, Jacob Paulo, avait même été embauché par Jean Broudissou à l'issue d'un premier séjour en prison.


Les dégradations au relais de Poingame sont estimées pour l'instant par le gérant à un peu plus d'1 million de francs. Mais ce que tout le monde espère du côté de Poum à l'issue de ce procès, c'est bien sûr que la région retrouve son calme.

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Le procès renvoyé au 16 juin