Le texte qui prévoyait l'adoption de l'obligation vaccinale pour toute personne entrant en Nouvelle Calédonie n'a pas été soumis au vote hier au Congrès. Après de nombreuses discussions, il a été renvoyé en commission à la demande de l'ensemble des groupes politiques du Congrès.
Les militants anti-vacs ou vaccino-sceptiques avaient pourtant fait le déplacement en nombre pour assister à cette séance publique, à tel point que le président du congrès, chose rare, a dû rappeler à l'auditoire ses pouvoirs de police en cas de perturbation des débats. Mais alors que quatre élus se sont succédés pour lire les 25 pages du rapport de commission, on a vu les chefs de groupe et principaux leaders politiques se réunir pendant une heure et demie autour de la question. On le sait ce débat autour de l'obligation vaccinale fait l'objet de nombreuses incertitudes juridiques mais aussi d'une certaine opposition d'une partie de l'opinion publique. Il fallait donc, avant de soumettre le texte au vote, parvenir au plus large consensus possible. De manière inédite, la motion préjudicielle déposée par l'avenir en confiance a donc été adoptée à l'unanimité, et le texte sera donc affiné pour proposer des mesures concrètes à la fin de la semaine nous a dit Virginie Ruffenach.
Trouver un consensus le plus large possible sur cette question de la vaccination est un enjeu majeur, estime de son côté le président du gouvernement Louis Mapou.
Les quatre chefs de groupes politiques au congrès vont d'ailleurs rencontrer la presse ce matin pour expliquer leur décision et les mesures envisagées.
Avant cela les élus du boulevard Vauban ont étudié trois projets de délibération dont deux ont été rejetés par une majorité inattendue…
Le congrès devait en effet se prononcer sur l'augmentation de 20% du prix du tabac et des taxes sur les alcools. Un débat qui cette fois s’est heurté de front à une discussion plus générale sur le sauvetage des comptes sociaux. Avec deux visions totalement opposées sur la méthode. Car ces mesures sont présentées sans qu’aucun plan global de résorption de la dette du RUAMM ne soit proposé aux élus s’est étonnée la présidente de la province sud Sonia Backès.
Le gouvernement Mapou a donc pioché dans le plan Santa sans tenir compte de l’offre d’un nouveau prêt de l’état pour apurer la dette du RUAMM, selon Sonia Backès. Le président du gouvernement s’est défendu en rappelant que le premier prêt de 25 milliards accordé par l’état pour faire face à la crise sanitaire était assorti dans son annexe 6 de l’obligation de créer des recettes nouvelles. Et les groupes indépendantistes ont rappelé leur opposition de principe à un nouveau prêt de l'état. Pour autant il va bien falloir résorber le déficit structurel du RUAMM, qui est d'environ 13 milliards par an, sans compter un arriéré de 25 milliards. Il faut donc un plan global selon Nicolas Metzdorf, et pas des solutions miracle.