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C’est ce qui ressort du débat d’orientation budgétaire 2022 qui a lieu hier au Congrès. Selon les derniers chiffres, la Nouvelle Calédonie est endettée à hauteur de 162% alors que les bailleurs de fonds recommandent un maximum de 90%.
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La situation financière de la Nouvelle Calédonie s’est considérablement dégradée. C’est le constat dressé hier boulevard Vauban par les élus du congrès où se tenait le débat d’orientation budgétaire 2022. Si tout le monde est d’accord pour dire que de nouvelles recettes doivent être trouvées pour rétablir la situation, les élus sont loin d’être d’accord sur les moyens d’y parvenir…


Ce débat d’orientation budgétaire précède l’examen du budget primitif 2022 de la Nouvelle Calédonie, qui doit impérativement avoir lieu avant le 31 mars prochain. On se souvient que l’an dernier, faute de gouvernement et donc de vote du budget, c’est l’Etat qui avait dû arrêter le budget de la NC, en le limitant aux dépenses essentielles.
Débat urgent donc, car tous les indicateurs sans exception sont dans le rouge.
Au 7 janvier 2022 la collectivité enregistrait 7,4 milliards de mandats en attente de paiement faute de trésorerie suffisante.

Le fonds de roulement à fin 2021 s’élève à 882 millions, ce qui représente seulement 5 jours de dépenses (d'investissement et fonctionnement) de la collectivité, contre une norme prudentielle fixée à 30 jours.


Au total, la Nouvelle Calédonie est endettée à hauteur de 162% alors que les bailleurs de fonds recommandent un maximum de 90%. Les déficits cumulés du RUAMM atteignent près de 35 milliards de francs.
Face à ces mauvais chiffres records, le gouvernement a travaillé 4 scénarios de sortie de crise basés sur des mesures fiscales censés restaurer à la fois la capacité d’investissement et les marges de manœuvre de la collectivité. Car la marge existe affirme le porte-parole du gouvernement Yannick Slamet.


Si l’augmentation de 0,6% de la CCS a déjà été votée, tout comme la hausse de la TGC sur l’alcool ou l’augmentation du tabac, d’autres mesures sont à l’étude comme la taxe sur le sucre, la redevance minière, la taxe sur les exportations, mais aussi une augmentation supplémentaire de la CCS de 1,4 à 4%, ou encore une taxe sur les plus-values immobilières. Et puis il y a bien sûr l’emprunt de 25 milliards en cours de négociation avec l’Etat. Mais là encore, son remboursement devrait faire l’objet d’une taxe dédiée.
Mais ce qui inquiète principalement les élus Avenir en confiance, c'est la baisse annoncée des dotations aux provinces et aux communes, qui devraient perdre 800 millions. Dans ces conditions, impossible pour la province sud de continuer à payer l'aide médicale gratuite ou encore l'enseignement privé.


« Ce n’est pas un débat d’orientation budgétaire, mais un débat d’orientations fiscales », s’est étonné de son côté le député Philippe Dunoyer, qui a réclamé un débat d’orientation politique et institutionnel seul capable à ses yeux de générer des solutions pérennes.


De son côté Louis Mapou estime que des équilibres peuvent être trouvés sur la base des théories de l’économie « sociale et solidaire ». Le président du gouvernement qui plaide pour un effort immédiat et important pour revenir à une situation plus saine d’ici 2024.
Des échanges qui en disent long sur les divergences de vues persistantes au sein du gouvernement. Hier, aucun membre avenir en confiance du gouvernement n’était présent dans l’hémicycle.

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Les comptes de la Nouvelle-Calédonie dans le rouge