C'est une affaire dont les racines plongent au cœur de la campagne pour les élections législatives de 2017, qui a vu la victoire de Philippe Gomès et Philippe Dunoyer.
En résumé, des salariés de la province Sud auraient travaillé directement pour Calédonie Ensemble, ce qui s'apparente à un emploi fictif et constitue l'infraction de détournement de biens publics. Délit réprimé par l'article 432-15 du code de procédure pénal, et puni d'une peine maximale de 10 ans de prison et d'une amende de 120 millions de francs.
Au mois de décembre dernier, RRB vous annonçait qu'une perquisition dans les locaux de Calédonie Ensemble au congrès avait été ordonnée et menée par le juge d'instruction chargé de cette affaire. Les gendarmes spécialisés dans la délinquance financière étaient repartis les bras chargés de documents et de matériel informatique. De nombreuses auditions de témoins s'en sont suivies avant que le secrétaire général de Calédonie ensemble, Philippe Michel ne soit placé en garde-à-vue en avril. A l'époque, il avait très vivement réagi, dénonçant ce qu'il appelait une "bidouille politico-judiciaire", à quelques semaines des élections provinciales.
Réaction beaucoup plus modérée aujourd'hui.
Le secrétaire général de Calédonie ensemble, que nous avons contacté, se contente d'indiquer que cette mise en examen lui permet d'avoir, enfin, accès au dossier. Il affirme également – comme il l'avait fait début avril, juste après sa mise en garde en vue – qu'il ne comprend pas ces poursuites parce que, pour lui, "le dossier de l’emploi des collaborateurs politiques dans les institutions a déjà été tranché par la justice."
Philippe Michel se réfère à une ordonnance de non-lieu rendue, en 2014, par deux juges d’instruction après quatre années d’enquête, dans un contexte comparable.
