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Le Camp Est ne dispense plus aucun soin en addictologie depuis plus d'un an. Et c'est un juge qui tire la sonnette d'alarme aujourd'hui.
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Les statistiques de la justice sont formelles en Calédonie : 80 à 90% des passages à l'acte qui conduisent en prison ont lieu sous l'emprise de l'alcool ou du cannabis. Or le Camp Est ne dispense plus aucun soin en addictologie depuis plus d'un an. Et c'est un juge qui tire la sonnette d'alarme aujourd'hui.


Eric Mangin est vice-président du tribunal de première instance de Nouméa chargé de l'application des peines. Et s'il décide de rendre publique cette situation aujourd'hui c'est parce que ces soins en addictologie, qui concernent vous l'avez dit la quasi-totalité des détenus, sont jugés indispensables pour prévenir la récidive. Or depuis un an il n'y a plus de médecin addictologue au Camp Est et cette carence très grave selon le magistrat résulte d'une querelle entre l'Etat et le gouvernement de la Nouvelle Calédonie sur le fait de savoir qui doit prendre en charge la facture. 


En attendant, seules les vacations psychiatriques sont assurées au Camp Est mais l'addictologie n'est donc pas prise en charge. Même problème d'ailleurs pour les délinquants sexuels. Lorsqu'ils sortent de prison, le suivi socio-judiciaire auquel ils sont soumis ne peut pas être assuré, pour les mêmes raisons.


Le conseil d'Etat qui avait été saisi en urgence dans ces dossiers tarde visiblement à rendre sa décision. Or il y a urgence, selon Eric Mangin car le traitement des addictions à l'alcool et aux stupéfiants est l'une des clés de la politique pénale en matière de prévention de la délinquance.

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