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Au cinquième jour du procès en appel d’Olivier Pérès devant la cour d’assises de Nouméa, les témoins cités par la défense et la partie civile se sont succédés hier pour raconter aux jurés ce qu’ils savent de l’affaire, et des personnalités de l’ac...
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Ce qui dérange en réalité, dans ce second procès, c’est le premier. Car il est omniprésent, comme une toile de fonds à laquelle pourtant, ni les parties civiles, ni la défense, ni les témoins déjà cités il y a un an n’ont le droit de faire référence, ce qui n’empêche pas les uns et les autres d’en parler du bout des lèvres, comme s’ils sortaient par la porte de la maison avant de rentrer par la fenêtre de la cuisine.


L’arrogance d’Olivier Pérès en première instance, et surtout la publication de son livre avant son procès, avait provoqué le scepticisme des uns, mais convaincu aussi une partie de l’opinion qu’il devait être acquitté. Deux théories, deux versions des faits qui s’affrontent, c’est la loi du genre, mais seule la décision finale de la cour est souveraine.


Dans le cas d’Olivier Pérès, chirurgien brillant et reconnu en Nouvelle Calédonie, père de sept enfants issus de deux mariages, la difficulté du dossier réside dans l’absence de preuves. On sait de façon certaine qu’Eric Martinez aimait un peu trop les femmes, et qu’il avait inventé une grande partie de sa vie, notamment son passé militaire. Tout cela est avéré. On sait aussi de façon certaine qu’à son contact, Olivier Pérès a changé, qu’il a éprouvé une sorte de fascination pour le faux commando mais vrai instructeur de tir.


Mais à la fin de cette première semaine, bien malin qui pourrait deviner ce que sera la décision finale des jurés, dont personne ne sait d’ailleurs si l’une ou l’un d’entre eux a lu le livre de l’accusé, ou même s’il s’est déjà forgé une intime conviction.


Les jurés devront dire notamment si, selon eux, Olivier Pérès avait prémédité son geste. Question centrale de ce procès. Mais aussi si son discernement était altéré, ou bien aboli au moment des faits ? Question qui cette fois, fait la différence entre la prison et la liberté.