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Christel Bories est en Nouvelle Calédonie. Elle a inauguré ce midi à Houailou une salle des activités éducatives, culturelles et de loisirs. Le PDG du groupe Eramet a accepté de répondre à nos questions.
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Le PDG du groupe Eramet Christel Bories est en Nouvelle Calédonie. Elle a inauguré ce midi à Houailou une salle des activités éducatives, culturelles et de loisirs entièrement financée par la SLN pour un montant de 126 millions de francs. Christel Bories a par ailleurs signé avec le maire de la commune Pascal Sawa un accord-cadre qui prévoit notamment la mise en place d’une politique de développement durable et harmonieux des activités de la SLN avec la création d’une cellule de dialogue avec les populations. Dialogue et écoute étaient d’ailleurs les maître-mots de cette journée. Christel Bories, le PDG d’Eramet est donc en Calédonie jusqu’à demain soir mais avant de quitter Houailou elle a accepté de répondre à nos questions.


La SLN a recommencé à fabriquer du cash au mois d’octobre. Est-ce une bonne nouvelle ?


"Un mois ne fait pas une tendance. Les équipes de la SLN travaillent dur pour mettre en œuvre le fameux plan de sauvetage. Tous les volets de ce plan ne sont pas encore atteints. On en aura le plein effet uniquement en 2021 donc effectivement nous avons aujourd'hui la chance d'avoir des cours du nickel qui sont un peu plus élevé qui nous permettent d'avoir une trésorerie qui est positive, mais il faut rester vigilant parce que nous pensons que l'effet du Ban indonésien pourrait être de courte durée et on voit déjà le LME qui rebaisse aujourd'hui donc il faut d'autant plus s'atteler à mettre en œuvre ce plan de sauvetage qui a pour vocation à rendre la SLN plus robuste au bas de cycle."


Les inquiétudes qui ont pu peser sur le sort de la SLN sont-elles dissipées ?


"On ne peut pas dire aujourd'hui que la SLN soit sorti d'affaire, mais elle est sur une bonne tendance. Le fait que nous soyons de nouveau en trésorerie positive repousse l'échéance potentielle d'avoir des problèmes sérieux de trésorerie et si nous travaillons bien, si nous arrivons tous ensemble, toutes les parties prenantes à mettre en œuvre le plan de sauvetage dans les mois qui viennent je pense que nous aurons une SLN robuste et qui pourra échapper aux problèmes que nous avons connu dans les derniers mois."


Face au « Ban » indonésien, l’arrêt programmé au premier janvier prochain des exportations de minerai décidé par le gouvernement, faut-il se réjouir ou craindre les effets secondaires de cette décision ? 


"Des usines NPI (Nickel Pig Iron) il y en a des dizaines qui sont en train de se mettre en route donc ce n'est pas une usine où Eramet à 43% qui va faire la différence. Cette concurrence elle existe. Elle va se développer. Beaucoup d'usines de NPI, essentiellement construites par des Chinois se développe en Indonésie et développer avant en Chine. La concurrence du NPI. Qu'Eramet y participe ou pas, elle sera là. Et la seule chose qui peut permettre à la SLN d'être compétitive dans le futur c'est de baisser ses couts et elle en a les moyens. Nous pensons que le plan de sauvetage va la rendre compétitive et c'est la seule chose qui peut la sauver vis à vis de la concurrence des NPI à termes."


Tous les industriels se positionnent sur ce fameux marché des batteries électriques. Quelle est la part que joue le groupe Eramet dans ce nouveau marché émergent ?


"Nous avons un positionnement avec d'autres métaux puisque nous avons un grand gisement de lithium en Argentine que nous voulons mettre en exploitation. La décision sur le projet sera prise l'année prochaine, mais avec le nickel nous avons une position potentielle sur ce marché. Nous ne fabriquons pas de nickel destiné aux batteries puisque nous fabriquons du ferronickel, mais clairement les ressources que nous avons dans ce secteur et le fait que nous exploitions de façon durable et de façon responsable avec tout ce programme RSE est quelque chose qui intéresse beaucoup les constructeurs automobiles et les fabricants de batterie qui veulent s'assurer d'avoir un approvisionnement responsable. La SLN et Eramet apparaissent comme des acteurs responsables de ce secteur. Et je pense que cela va nous donner des atouts pour développer ces marchés dans l'avenir."

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SLN. 4 questions à Christel Bories