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La matinée a été pour le moins agitée à Nouméa ce matin, en raison des mouvements lancés par l’ICA N et le collectif Usine du Sud / Usine Pays. Ils avaient annoncé une reprise des actions, après l’échec des négociations samedi, à la province Sud
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La matinée a été pour le moins agitée à Nouméa ce matin, en raison des mouvements lancés par l’ICA N et le collectif Usine du Sud / Usine Pays. Ils avaient annoncé une reprise des actions, après l’échec des négociations samedi, à la province Sud, dont nous avons parlé dans nos précédentes éditions. Ce matin, ils ont commencé à s’en prendre à la navette maritime Vale Grand Sud, qui emmène les salariés sur site.  A 4h, ils ont coupé les amarres. Le navire a dérivé et a été secouru par la SNSM alors qu’il menaçait de s’échouer sur des rochers à proximité du Camp-Est.


Les manifestants, qui étaient environ une centaine, ont ensuite commencé à mettre le feu à des pneus et des palettes. Les forces de l’ordre sont intervenues pour les disperser. Une première échauffourée dans la matinée, au cours de laquelle notre journaliste a été pris à partie et molestée. 


Les manifestants, qui étaient environ une centaine, se sont ensuite déplacés vers le centre-ville de Nouméa. Et les affrontements se sont poursuivis. 



Leur objectif était de toute évidence de bloquer l'ensemble du centre-ville et les manifestants se sont séparés en plusieurs groupes positionnés à la fois sur le quai Ferry et la rue du général Gallieni. Ils ont occupé les carrefours en jetant sur la chaussée des rondins et des pneus auxquels ils ont mis le feu. Mais c'est au carrefour avec la rue de Verdun, juste derrière la mairie et devant le magasin Darty que les affrontements avec les forces de l'ordre ont été les plus violents. Les manifestants se sont emparés de tout ce qu'il pouvait trouver sur les chantiers alentour et notamment des cailloux avant de les projeter sur les gendarmes en hurlant : "mort à la dictature française." Plusieurs grenades lacrymogènes sont restées sans effet sur leur détermination et ce n'est que lorsque l'unité d'intervention du raid est arrivée que les forces de l'ordre ont commencé à regagner du terrain. Les hommes du raid et de la Bac ont repoussé les manifestants avec des balles en caoutchouc.


Pour les nombreux nouméens qui se trouvaient en centre-ville ce matin la galère des bouchons s'est transformé en enfer et les commerçants ont assez rapidement renoncé à ouvrir leurs commerces. Rue de l'alma, en plaine intervention des policiers, la colère a succédé au dépit.


A quelques mètres de moi, une manifestante kanak armée d'un drapeau indépendantiste agresse une jeune femme qui prenait une photo. "Ce n'est pas la France, ici, lui dit-elle. Casse-toi sale pute de blanche". Choquée, la jeune femme accepte tout de même de témoigner.


Pendant ce temps les forces de l'ordre sont parvenues à repousser les manifestants jusqu'à l'entrée de la ville au niveau du port autonome et du rond-point de l'ancien CHT. En reculant, les militants du collectif ont détruit tout ce qu'ils pouvaient détruire sur leur passage. Plusieurs voitures ont été incendiées et des parcmètres détruits. Actuellement les forces de l'ordre sont en train d'évacuer le rond-point Berthelot et de sécuriser la vallée du tir où des feux ont été à nouveau allumés sur les routes du côté de l'entrée de Montravel. A l'heure où je vous parle plus d'une vingtaine de  personnes ont été interpellées par la police nationale.



Parmi les nombreuses exactions constatées ce matin à Nouméa. Notez que le magasin Nouméa Pneu a été investi par les manifestants qui ont volé évidement des pneus. Saccage également de l’enseigne Méca-Moto au niveau du Rond-Point Berthelot.


Notez que Tanéo a cessé le trafic sur l’ensemble du réseau en milieu de matinée. 


Le vice-rectorat a indiqué qu'en « raison d'un certain nombre de blocages, plusieurs centres d'examen dont celui du lycée Jules-Garnier n’étaient pas accessibles pour les épreuves orales et pratiques des baccalauréats. Ces épreuves ont donc été repoussées à Jeudi prochain. Parmi les autres perturbations, notez que les collèges de La Foa et Yaté n’ont pas pu ouvrir leurs portes, le ramassage scolaire n’ayant pas pu être assurés. 


De son côté, le clinique Kuindo-Magnin a demandé à ses patients de ne pas prendre de risque et de ne pas se déplacer. Les incidents qui ont éclatés à l’entrée de Nouville en sont la cause

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Scènes de violences à Nouméa