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Le procureur de la République, Yves Dupas, a apporté dans un communiqué des éléments concernant les exactions commises à Hienghène et Yaté ce week-end. Des faits survenus dans un contexte de conflit interclanique.
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Samedi, vers 05h30 du matin, au sein de la tribu de Lindéralique à Hienghène, neuf membres du clan BOUARAT se sont présentés au domicile de la famille OPINE pour obtenir "leur expulsion de gré ou de force". Face au refus de la famille, qui attendait l’intervention du grand-chef, le groupe s’est livré à des actes de violence à l’encontre du chef de famille puis de l'un de ses fils qui ont justifié une incapacité totale de travail de 6 jours pour les deux victimes. Ajoutons qu’un des agresseurs a intimidé la famille en tirant plusieurs coups de feu, sans les atteindre, et que 4 autres ont incendié la maison du chef de famille au moyen d’essence.


L'enquête a permis d’interpeller 9 individus qui ont reconnu leur participation lors de leurs auditions.
3 des auteurs présumés se présenteront devant le tribunal de Koné pour violences commises en réunion, un mineur devant juge des enfants de Koné, en attendant il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de paraître à la tribu de Lindéralique, quant aux 5 autres prévenus ils ont été condamnés dans le cadre de la procédure de comparution sur reconnaissance de culpabilité.
4 ont écopé d’une peine de 12 mois d'emprisonnement dont 6 mois avec sursis probatoire durant 2 ans pour violences aggravées et d'incendie volontaire et le 5e prévenu à 12 mois d'emprisonnement avec sursis pour violence en réunion et avec arme.


Précisons que les prévenus qui n'avaient aucun antécédent judiciaire n'ont pas fait l'objet d'une incarcération, leur peine d'emprisonnement ferme pouvant être aménagée sur décision du juge de l'application des peines.


Enquête en cours à Yaté


A Yaté, l’enquête est toujours en cours après les violences commises avec arme au sein de la tribu de Touaourou dans la nuit de samedi à dimanche.
Les gendarmes doivent déterminer les responsabilités des uns et des autres dans ce conflit coutumier qui a fait plusieurs victimes. L’une d’elles est toujours hospitalisée et présente une incapacité totale de travail de 45 jours. A ce stade de l’enquête, 4 auteurs présumés sont visés et 3 mesures de garde à vue se poursuivent.


Dans son communiqué, le procureur souligne l'intervention rapide et déterminante des gendarmes pour faire cesser ces exactions.
Yves Dupas se félicite que les forces de l'ordre ont parfaitement réagi dans ces deux affaires pour assurer la sécurité des personnes et des biens dans une configuration "toujours compliquée et délicate". Et de rappeler que "la politique pénale du parquet vise dans ce type de contentieux à déployer un traitement judiciaire rapide et adapté afin de faire cesser ces exactions inacceptables.
Et qu’il appartient d'une part aux autorités coutumières de mettre en œuvre des mesures tant de prévention de ces conflits interclaniques que de médiation, et d'autre part, aux parties concernées le cas échéant de saisir le tribunal des affaires coutumières dans le cadre de leur litige"
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Vives tensions à Hienghène et à Yaté