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On a connu des 24 septembre plus festifs que celui qui s'annonce demain.

Ce fut d'abord le 24 septembre 1953 quand toute la Calédonie célébrait le centenaire de son rattachement à la France.
Et la Calédonie a continué à commémorer cette date qui rappelle la première levée du drapeau français sur le territoire, à Balade, par l’amiral Febvrier-Despointes, même si, dans les années 70, les indépendantistes ont voulu en faire un jour de deuil.
Une date célébrée encore, le 24 septembre 2003, avec les festivités des 150 ans, marquées par l'édification du Mwa Kaa, qui devait symboliser l'avenir en commun dans l'esprit de l'Accord de Nouméa. 
Sans oublier, à partir de 2004, la création, par Dewe Gorodey, de la fête de la citoyenneté qui est sensée célébrer le vivre ensemble de toutes les communautés qui coexistent en Nouvelle-Calédonie.

Quatre mois après le déclenchement des violences insurrectionnelles du 13 mai, le cœur n'y est pas et le 24 septembre 2024, ne sera pas festif. Il sera sous tension et sous haute surveillance avec l'opération "vague bleue" lancée par les forces de l'ordre, sur l'ensemble du territoire, pour ce long week-end férié.
L'Etat fait "du bleu" et il l'assume avec six mille policiers, gendarmes et militaires sur le terrain, des effectifs sept fois supérieurs à ce qu'ils étaient au mois de mai. 

"Le 24 septembre ne sera pas le 13 mai" martèlent les différentes autorités. 
Une façon de déjouer les velléités de ceux qui auraient voulu s'emparer de cette date symbolique pour continuer les exactions voire – comme certains l'avaient un temps envisagé – de se livrer à une hypothétique déclaration unilatérale d'indépendance.

Le retour à l'ordre public reste la priorité absolue réclamée par les calédoniens. Ils n'en peuvent plus des diverses actions, même résiduelles, menées par des émeutiers que plus personne ne contrôle. Et ils n'en peuvent plus du blocage de la RP1 qui isole complètement le sud de la Calédonie. La solution – chacun en convient aujourd'hui, et même Roch Wamytan ! – c'est la reddition des individus recherchés, réfugiés dans la tribu de Saint Louis. C'est la condition du retour à la normale n'en déplaise au FLNKS version "UC CCAT RDO" qui s'est discrédité en accusant la France de génocide et en prenant la défense de militants fanatisés et radicalisés.

Autant dire que le dossier calédonien devra être en haut de la pile des priorités du tout nouveau gouvernement Barnier et de son ministre en charge des outremers François-Noël Buffet. Ça tombe bien ! Il connait parfaitement la situation calédonienne et, avec ses collègues de la commission des lois du Sénat, il a présenté, il y a quelques mois, une méthode qui tient en 6 propositions dont les premières sont l'urgence de renouer le dialogue, de garantir l’impartialité de l’État et de consolider son rôle de proposition sur le dossier calédonien. Pour le coup, il va pouvoir passer du discours à la méthode et son rattachement à Matignon signifie que le Premier ministre suivra directement, et de très près la situation de la Nouvelle-Calédonie. C'est indispensable alors que le territoire sollicite tout à la fois, en urgence, les actions de la place Beauvau, pour la poursuite de la sécurisation et celles de Bercy, pour répondre à l'effondrement de notre économie. 

Une situation telle que même les indépendantistes sont en état de sidération. Le PALIKA s'émeut de voir le congrès réclamer 500 milliards à l'Etat. "Quel est le meilleur moyen de démontrer que l'indépendance n'est pas viable ?" interroge Jean-Pierre Djaiwé qui reconnait que la question est de savoir "Comment on va faire pour se redresser sans l'aide de la France ?"

Une question qui interpelle, alors que l'on célèbre les 171 ans du rattachement. 

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