Les déclarations de Jean François Carenco hier soir avaient en effet créé une certaine perturbation. Interrogé sur la chaine Caledonia, le ministre délégué chargé des Outre-Mer avait affirmé qu'il n'y aurait pas de référendum de projet en juin 2023, contrairement au calendrier sur lequel s'était engagé son prédécesseur Sébastien Lecornu. Un report de calendrier qui a suscité une certaine émotion dans la classe politique calédonienne.
Et, ce matin, à Koné, Jean-François Carenco a tenu à préciser les choses. Il regrette d'avoir été mal compris. Le référendum de projet, dit-il, c'est une évidence !
Il y aura donc un référendum consensuel avec un projet déclare Jean-François Carenco. Le ministre rappelle tout de même que le calendrier a pris du retard et il regrette d'avoir été mal compris.
Cet imbroglio sur la date du référendum de projet a été largement commenté. Mais ce n'est pas la première fois que ce calendrier fait débat et suscite la polémique. Il avait été fixé par Sébastien Lecornu en juin 2021 quand il envisageait une période de transition de 18 mois qui devait amener à ce référendum de projet en juin 2023. Ce calendrier a pris beaucoup de retard avec notamment la séquence électorale présidentielle et législative et avec le refus des indépendantistes de participer aux discussions.
On peut rappeler que la commission des lois du Sénat avait suscité une levée de bouclier en estimant que "le référendum de projet de 2023 résulte d'une simple déclaration du ministre qui n'engage personne." Une prise de position que rappelle Virginie Ruffenach. Le calendrier de Sébastien Lecornu n'est pas inscrit dans le marbre selon le chef du groupe Avenir en Confiance du congrès.
Réaction également de Calédonie Ensemble qui soutient l’action engagée par Jean-François Carenco, au nom du Gouvernement de la République. Dans le contexte actuel, le calendrier ne pourra pas être tenu, déclare Philippe Michel qui estime qu'il faut prendre le temps
Premiers à réagir, ce matin, les Loyalistes qui avaient réclamé dimanche, à la veille de l'arrivée du ministre, le respect du calendrier. Ils rappellent qu'en juin 2021, l’Etat s’est engagé par la voix du Ministre des Outre-mer et après validation du Président de la République, à organiser une consultation pour l’adoption d’un nouveau statut en juin 2023. Pour eux, ce calendrier n’est pas une option mais un engagement de l’Etat qui ne peut être remis en cause. Pour Gil Brial, l'un des porte-parole des Loyalistes, Il faudra être prêt en juin 2023.
Les Loyalistes qui indiquent qu'en tout état de cause, si le calendrier de modification constitutionnelle venait à ne pas être respecté en 2023, ils exigeraient en 2024 l’organisation d’élections provinciales avec un corps électoral totalement rouvert.