Cette somme de 27 milliards est une bouffée d'oxygène pour la Nouvelle-Calédonie et elle lui permet de boucler l'année 2024 en garantissant le financement des provinces et des communes, le fonctionnement du RUAMM, la pérennité du régime d’assurance chômage et la stabilité d’ENERCAL.
Mais ce n'était pas forcément gagné. L'examen de la DM6 a commencé par un long débat dans lequel chacun a exprimé son positionnement. Dans une déclaration préliminaire, le président du gouvernement a engagé les élus du congrès à adopter la DM6
Dans la discussion générale, certains élus du congrès ont regretté de ne pas avoir été suffisamment associés aux négociations avec l'Etat. Ils ont déploré que les aides ne soient pas des subventions et ils ont contesté les modalités de réforme de la TGC et de la CCS.
C'est le cas de Calédonie ensemble, et Philippe Gomès est monté au créneau pour dénoncer l'attitude de l'Etat et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Il estime que la convention proposée par l'Etat, c'est "réforme contre financement" et il reproche au gouvernement Mapou de s'être laissé imposer des réformes impossibles.
Calédonie ensemble prête à un bras de fer avec l'Etat. Une attitude à laquelle a répondu Sonia Backès pour Les Loyalistes en rappelant le précédent du pacte nickel
Le ton est souvent monté souvent pendant ce débat préliminaire et le président du gouvernement a été régulièrement sur la sellette. Louis Mapou qui a ironisé sur l'attitude des opposants à la DM6
Un climat souvent tendu qui traduit de vraies tensions entre le gouvernement et le congrès.
Les élus ont ensuite commencé l'examen des amendements dont beaucoup visaient à décaler les engagements pris par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Parmi ces amendements celui déposé par Calédonie ensemble et âprement défendu par Philippe Dunoyer, qui prévoyait notamment que le Congrès s’engage à adopter une réforme prévoyant l’introduction d’un jour de carence dans la fonction publique au plus tard le 31 décembre 2024. Et que le congrès s’engage également à adopter au cours du 1er semestre 2025, une réforme de la TGC et une réforme afin de réduire le déficit du système de santé d'ici fin 2027. Et non d’ici la fin de l’année.
Après plus une heure 30 de débat cet amendement a finalement été rejeté, comme la plupart des autres amendements déposés lors de cette séance marathon. Au final, c’est un peu avant minuit que la délibération modificative n°6 a été adoptée, un vote à l’unanimité des groupe politiques du congrès