L'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie et la prochaine visite ministérielle, évoqués cette nuit pour nous, au Sénat, lors de la séance des questions au gouvernement.
Le sénateur Pierre Frogier a en effet interpellé la Première ministre Elisabeth Borne sur le prochain voyage à Nouméa du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et du ministre chargé des Outre-mer Jean-François Carenco.
Mais il a d'abord évoqué le contexte de cette visite et notamment la Convention des partenaires réunie le 28 octobre sous la présidence d'Elisabeth Borne :
"En cette circonstance, vous avez rappelé avec raison, qu’à l’issue du processus référendaire, l’avenir appartenait aux Calédoniens et qu’il leur revenait d’élaborer un projet d’avenir consensuel.
Pour y parvenir, vous avez proposé la mise en place de groupes de travail que le Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer doit installer, lors de sa visite à Nouméa dans quelques jours.
Cette initiative est utile puisque qu’elle s’inscrit dans le choix que la Nouvelle Calédonie a fait, de rester française.
Mais est-elle suffisante ?"
"Les référendums de 2018/2020/2021 ont non seulement ravivé les tensions, les divisions, mais ont réduit en miettes "cette exception calédonienne" symbolisée par cette fameuse poignée de mains que se sont donnés Jacques Lafleur et Jean Marie Tjibaou en 1988.
De partenaires nous sommes redevenus des adversaires
J’en veux pour preuve l’absence des mouvements indépendantistes à cette convention dite des partenaires.
Et pourtant pour élaborer ce projet d’avenir consensuel que vous appelez de vos vœux, nous n’avons pas d’autre choix que de renouer ces liens de confiance car notre avenir ne se construira pas sans l’autre ni contre l’autre."
"Madame la Première ministre, concrètement, quelles initiatives le ministre de l’Intérieur envisage-t-il de prendre lors de son séjour à Nouméa pour que les trois partenaires qu’étaient l’Etat, les indépendantistes et nous, nous nous retrouvions en confiance ?"
C'est le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui a répondu au sénateur Pierre Frogier. Il déclare que "le processus de définition d'un projet pour la Nouvelle-Calédonie qui consacre sa place dans la République française et respecte ses singularités est désormais engagée. Si les échanges du 28 octobre ont été denses et fructueux, ils ont été incomplets, vous en avez été témoin monsieur le sénateur, en raison notamment de l'absence d'une partie des forces politiques. Or, pour que le processus que nous avons engagé aboutisse, toutes les forces politiques doivent y contribuer. Le ministre de l'Intérieur et des outremers se rend donc en Nouvelle-Calédonie, accompagné du ministre chargé des Outre-mer, pour prendre le temps du dialogue et de l'écoute, afin que tous les partenaires politiques participent aux discussions dans un esprit de responsabilité et de consensus. Dans cette démarche, monsieur le sénateur, le gouvernement sait qu'il pourra compter sur votre engagement personnel, sur votre capacité à nouer le dialogue avec les responsables indépendantistes."
