Thématiques
Sous-titre
Le sénateur affirme que le 3ème référendum doit se tenir à la date prévue, le 12 décembre prochain.
Il estime que la crise sanitaire ne doit pas priver les Calédoniens de faire valoir leurs droits.
Contenu structuré

"J’affirme, aujourd’hui que ce rendez-vous électoral doit se tenir à la date prévue, le 12 décembre prochain, conformément aux déclarations récentes du Premier ministre et du ministre des outre-mer, de façon à "purger" cette séquence qui n’a que trop duré." écrit Pierre Frogier au Président de la République.
Auparavant, il rappelle au Chef de l'Etat qu'il lui avait déjà écrit, à la veille du deuxième scrutin d’autodétermination, pour lui lancer un appel à aider la Nouvelle-Calédonie à dépasser la question binaire du oui ou non à l’indépendance. "Cet appel est resté sans lendemain et sans écho" écrit le sénateur qui ajoute que "comme on pouvait s'y attendre, ces deux référendums ont ravivé les tensions, les divisions, sous le regard complaisant des autorités de l’Etat".


Et Pierre Frogier met en cause le FLNKS qui, "depuis, a déclenché, comme la loi l'y autorise, la tenue du troisième et dernier référendum. Cette précipitation a pu surprendre – écrit le sénateur – car dans l’esprit de l’Accord de Nouméa, un échange approfondi entre partenaires aurait dû être l'occasion de mesurer l'opportunité de cette troisième consultation, dans l'intérêt de nos populations. Au contraire – écrit-il – fort de la progression du "oui", son objectif a été d'écarter définitivement son partenaire historique en s'appropriant le congrès et le gouvernement, mettant fin à plus de trente ans de paix par la recherche du consensus. Par son comportement, le FLNKS revient à la procédure clivante et d'exclusion, celle-là même que l'Accord de Nouméa, en son début, avait décidé d'éviter."


Dans ce contexte, le sénateur affirme que ce troisième référendum doit avoir lieu le plus tôt possible car "nous sommes de plus en plus nombreux–écrit-il – du plus humble d’entre nous jusqu’aux responsables économiques les plus éminents, à être lassés de l’affrontement anachronique entre "indépendantisme/non indépendantisme".
Et pire, à nous sentir niés, nous-mêmes, par cet antagonisme déconnecté de la vie quotidienne que nous partageons.

Le sénateur qui évoque aussi la crise sanitaire
"Certes – écrit-il – la Nouvelle-Calédonie, jusque-là épargnée, subit depuis peu les prémices d’une vague épidémique Covid, dont il est trop tôt pour mesurer les conséquences, mais la solidarité nationale ne nous a pas manqué jusqu’alors. Sans elle, la Calédonie n’est plus. "


Mais, pour Pierre Frogier, cette crise sanitaire ne doit pas "priver les calédoniens de faire valoir leurs droits."
"Un report de la consultation serait compris – écrit-il – comme un message de grande bienveillance à l’égard des indépendantistes, lesquels dénoncent, aujourd'hui, les effets pervers d'un processus dont ils sont la cause.


Ce face-à-face référendaire – poursuit le sénateur – aura creusé un vide politique que le document sur les conséquences du "oui et du non " ne suffit pas à combler, bien au contraire.
Car, au lendemain du 12 décembre, quel que soit le résultat, les deux camps, dont la légitimité et l’importance sont comparables, n’ont aucune chance d’imposer leur loi, sans l’autre et contre l’autre, sinon par la violence.
Seule la paix intérieure leur permettra de faire valoir et respecter leurs différences.
Le garant de cette paix et de ces droits ne peut être que la République française.
Il n’est pas d’autre arbitre.
Il ne s’agit pas d’un principe mais d’un fait.
Et ce fait commande le salut de tous."
Conclut Pierre Frogier dans cette lettre au Président de la République.

image archive
Pierre Frogier écrit au président de la République