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La semaine s'est terminée sur une note d'optimisme avec un parfum de retour à la normalité. Près de 6 mois après sa mise en œuvre le couvre-feu est repoussé à minuit. 
C'est l'amélioration progressive des conditions de sécurité, observée depuis plusieurs semaines sur l'ensemble du territoire, qui a conduit à cet assouplissement.
Et c'est vrai que les choses vont mieux ! Excepté, bien sûr, pour les habitants du Sud Mont Dore qui n'ont toujours pas retrouvé des conditions de vie normale, en raison de la persistance des tensions à Saint Louis. Exceptés aussi, les incendies encore un peu trop nombreux, déclenchés ici ou là, de manière intentionnelle. 

Mais l'on est loin des épisodes de violence intense qu'a connus la Nouvelle-Calédonie. Le mouvement insurrectionnel semble avoir été maté et son organisation démantelée. Le territoire est aujourd'hui sous contrôle avec une présence encore très importante des forces de l'ordre dont on nous assure qu'elles resteront le temps nécessaire. 
C'est un signe fort quand on considère les besoins qui peuvent exister ailleurs en métropole et outremer.

Ce retour à l'ordre était une phase nécessaire pour passer aux suivantes. La reconstruction de l'économie, qui est une mission titanesque après le cataclysme qui l'a frappée, et l'ouverture des discussions politiques qui est une tâche au moins aussi gigantesque et colossale. 

A ce titre, la semaine qui commence devrait comporter plusieurs éléments importants avec la tenue des traditionnels congrès indépendantistes, et avec la venue de la mission de "concertation et de dialogue" conduite par les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, Gérard Larcher et Yaël Braun Pivet. Ils viennent voir comment ils peuvent "rouvrir le dialogue avec toutes les parties pour essayer de déterminer une feuille de route".

Et on leur souhaite bien du courage parce que leur objectif, c'est mission impossible !
Et qu'il leur faudra faire preuve de beaucoup de diplomatie, de patience et de détermination. Ils doivent déjà avoir conscience que l'on ne peut plus se contenter d'une volonté de "renouer le dialogue". La formule tient du mantra ou de l'incantation mais elle ne correspond plus à la réalité, ni aux besoins.
Le dialogue n'a pas été dénoué ou distendu. Depuis le 13 mai, il a été rompu, cassé, détruit et rendu quasiment impossible. 
Et il suffit pour s'en convaincre de lire la prose indépendantiste au travers de ses nombreux communiqués ou des discours prononcés par ses leaders. 
Près de six mois après le déclenchement des violences insurrectionnelles, une partie des indépendantistes ne veut pas reprendre le dialogue. Les plus radicaux d'entre eux sont restés bloqués sur leur refus insensé de l'ouverture du corps électoral et ils n'ont pas progressé. Le président de l'UC salue, ainsi, la véritable grande victoire de la CCAT qui a rempli l'objectif qui lui était assigné en obtenant l’arrêt immédiat du processus de dégel du corps électoral. Ces indépendantistes radicalisés ne veulent de toute façon parler qu'avec l'Etat et ils fixent comme seul plancher de négociation, l'accession à l'indépendance. 

Ils font l'impasse sur le 3ème référendum qui acte la défaite de leur revendication avec la volonté exprimée, à trois reprises par les calédoniens, de rester français. Ils font l'impasse sur l'Accord de Nouméa qui déclare que si le non à l'indépendance l'emporte, à l'issue des trois référendums, les partenaires se retrouvent pour examiner la situation ainsi créée. 

Et pourtant, pour respecter l'Accord de Nouméa – qui survit bien après sa date de péremption – il faudra repartir sur cette base. Seul le résultat du 12 décembre 2021 peut aujourd'hui servir de socle de discussion et permettre de renouer un hypothétique dialogue. 

Et si le retour à l'ordre public a nécessité cinq mois, on se demande quel délai il faudra pour trouver une solution politique. 

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